iBookstore : Apple avait songé à une entente avec Amazon

Eddy Cue est passé hier à la question durant le procès qui oppose le Department of Justice (DoJ) et Apple. En cause : Cupertino et cinq éditeurs (qui ont monnayé un arrangement avec les autorités) se seraient mis d’accord pour augmenter le prix des ouvrages numériques sur l’iBookstore, qui compte pour 20% du marché de l’e-book aux États-Unis. Le grand patron des services en ligne d’Apple (iBookstore donc, mais aussi iTunes Store, Siri, Maps…) a révélé durant l’audience que très tôt dans le développement de la bibliothèque d’iBooks, lui et Steve Jobs avaient envisagé une sorte de Yalta du contenu en ligne. Si Amazon ne se lançait pas dans la musique dématérialisée, alors Apple n’irait pas marcher sur les platebandes du Kindle. Ce plan machiavélique, considéré avec raison comme anticoncurrentiel par le DoJ, ne s’est évidemment jamais concrétisé, d’ailleurs Apple n’aurait jamais tenté de contacter Amazon.

Un autre moment intéressant de la journée a été la reconnaissance par Cue que le modèle proposé par Apple aux éditeurs, dans lequel ils avaient tout pouvoir pour fixer leurs tarifs, était susceptible d’augmenter les prix des livres. Cupertino s’était à l’époque arrangé pour obtenir les prix les plus bas possibles via la clause de « la nation la plus favorisée » : l’iBookstore devait bénéficier du prix le plus avantageux, charge ensuite aux éditeurs de faire pression sur les autres distributeurs afin qu’ils ne proposent pas leurs ouvrages moins cher que sur la bibliothèque d’Apple.

Cue s’est dit indifférent aux actions menées chez la concurrence. Cependant, le DoJ lui a répliqué que les consommateurs, eux, pouvaient se plaindre de la hausse des prix générale consécutive à cet accord. Et « qui protégeait les clients d’Apple de ces tarifs élevés ?», s’est interrogé l’avocat des autorités. « C’était moi », a répondu le vice-président, en avouant qu’il ne savait pas si des clients s’étaient plaints.

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