Vidéo numérique : Hollywood aux fraises
Je vous rassure immédiatement, ce n’est pas le dernier titre vendeur d’une superproduction américaine, mais bel et bien une réalité qui est en train d’émerger et qui pourrait, à moyen terme, menacer le monde de la production cinématographique traditionnelle et ses acteurs majeurs actuels.
Introduction
David a toujours gagné face à Goliath…
En effet, cette fin de vingtième siècle est vraiment accablante pour la santé nerveuse des Majors internationaux de tous poils ! Après le monde musical, c’est au tour des ténors du cinéma Hollywoodien, de se prendre une sueur froide. La cause?
Toujours la même. Internet, ses nouvelles possibilités technologiques et ses génies créatifs. Et comme à l’accoutumée, les "dinosaures" de secteurs cloisonnés enfermés dans un cocon historique sécurisant, n’ont pas vu arriver la nouvelle déferlante. Ou plutôt, on a l’impression qu’ils ont du mal à vivre avec leur temps et à anticiper les évolutions inéluctables de leur secteur pour les faire transiter en douceur.
Le MP3 (fichier de compression) et les récents Napster & Gnutella (and consorts) ont transformé la vie de nombreux éditeurs et d’artistes (Métallica, Madonna, etc.) en un immense cauchemard en temps-réel. Mais parallèlement, cela a permis à de jeunes talents mis de côté par les puissants circuits "traditionnels" de commencer à se faire une place au soleil dans le monde de la musique, sans passer par les canaux habituels pour un coût bien moindre. Et ça, c’est véritablement important…
Et bien maintenant, c’est au tour du monde cinématographique de connaître une évolution majeure de son fonctionnement classique, à l’image de ses confrères musicaux. Pendant que tous ces gens se disputent encore le "bout de gras" au sujet du copyright des films DVD (format, soi dit en passant, qui a des difficultés à s’imposer comme un standard encore de nos jours) en instaurant des zones, la révolution du tout "vidéo numérique" est lancée…
Le monde en pleine ébullition… de la distribution Hollywoodienne
Le talon d’achille de la machine à produire "Hollywood" pourrait bien être incarnée par les courts-métrages. Ces derniers, sont par définition très bien adaptés à une diffusion en ligne sur le réseau des réseaux. Parce que ce ne sont pas des fichiers vidéos trop "lourds", étant donné que tous les internautes ne bénéficient pas -encore- de connexions rapides. C’est donc un paramètre incontournable.
Alors, on constate au pays de l’Oncle Sam que le Net devient en fait un ciné-club (Cinémathèque numérique) géant proposant des centaines de courts-métrages, mais aussi quelques "vrais films" encore inédit au cinéma. Il est ainsi né un Festival International du film sur Internet ( Le FIFI ) qui va jusqu’à décerner des palmes & des prix, comme à Cannes.
Mais il est vrai que, sans connexion haut-débit, point de salut. Le son et la vidéo sont des applications gourmandes. Les connexions RTC classiques par modem 56 Kbps (minimum de nos jours) ne peuvent tenir le choc et apporter un confort réel de visionnage. On peut donc penser que l’aventure "Movies on the Web" ne va pas pouvoir durer éternellement. Hé, hé, hé…
Mais en 2003, les prévisions américaines tablent sur un minimum de 15 millions de foyers connectés à l’Internet rapide. Et l’Europe suivra également (7 millions de foyers haut-débit pour 2001).
Alors, en attendant ce moment, certains ont bien compris l’intêret à déffricher le terrain maintenant pour être les leaders de demain (comme d’habitude). D’ailleurs, c’est ce qui inquiète vraiment Hollywood à mon sens.
Et le fin du fin, on nous promet un algorithme de compression "spécial vidéo" à l’image du MP3 pour le son, pour les 12 à 18 mois à venir (je ne possède pas à ce jour les données techniques de cet algorithme, ni son nom officiel, pour pouvoir vous en faire part). Vous imaginez les conséquences de la mise en place d’un tel algorithme, si en plus vous lui associez une connexion haut-débit… c’est un véritable Home Cinéma dans son salon personnel. Forcément, on s’inquiète un peu sur le boulevard des étoiles ! Quid des superproductions à destination des salles obscures, si tout un chacun peut se planter devant son écran d’ordinateur et visionner ce qui lui chante et à l’heure où il est disponible ?
Et puis le mouvement Internet envahit tous les domaines petit à petit, de façon irréversible. Chaque parcelle d’activités qualifiées d’historiques ou de classiques est contaminée par la "magie" numérique du réseau des réseaux. On télécharge sa déclaration d’impôt au format .pdf, alors pourquoi pas visionner un film en relevant ses e-mails… 🙂
Car parallèlement à tout cela, on constate un dégression des coûts de production pour mettre en place un projet cinématographique (longs & courts-métrages). Ceci étant rendu possible grâce aux technologies de la vidéo numérique qui ont emergées depuis peu et s’imposent comme "la" nouvelle référence de production. Pour les amateurs (logique) mais également chez les professionnels du grand écran qui commencent sérieusement à y trouver un intêret certain…
Le monde de la vidéo numérique est appellé le " Microcinéma " : la production, la réalisation, la distribution des films… ces opérations classiques coûtent 10 fois moins cher (environ) si l’on décide de les réaliser selon l’option Vidéo numérique DV en lieu et place du circuit traditionnel.
Exemple:
Un court-métrage classique de 20 minutes en format 16 mm nécessite 12 bobines de films qui coûte chacune 1000,00 FF pièce environ. Alors que la cassette de 2 heures d’une caméra DV, coûte… 70,00 frs, il me semble.. 🙂
Ensuite pour la promotion du film, rien ne vaut actuellement le réseau Internet pour toucher le maximum de personnes en temps réel. Et en plus, on est bien loin des tarifs prohibitifs qu’imposent les budgets hollywoodiens pour la promotion. Mais est-ce que l’impact est identique? Visiblement oui, car des gens comme Steven SPIELBERG (et d’autres pointures de ce milieu) observent ce mouvement grossissant et veulent prendre ce train technologique… Steven n’est pas le premier venu dans le monde du cinéma, tout de même!
C’est ainsi qu’est né un portail spécialisé dans les courts-métrages et les films de cinéma réalisés par cette méthode futuriste. Ce monde va très vite, et le meilleur est à venir.
Ainsi on peut constater l’émergence d’amateurs comme vous et moi, qui pouvons accéder désormais aux produits plus facilement car ils sont moins coûteux et plus popularisés. Pour faire des films de vacances, des montages personnels dotés d’une qualité professionnelle, les outils sont désormais viables et à la vente dans les meilleurs crèmeries. Rajoutez un zest de talent, et hop en route pour la gloire…
C’est un secteur prometteur en pleine expansion chez le Grand Public… Apple a visiblement bien intégré ces besoins florissants, au vu de sa gamme de produits et de ses spots publicitaires. Pas folle la guêpe !
Et le Macintosh dans tout ça ?
J’ai eu envie de croire que le point de départ de cette révolution en 16/9 ème sur Internet pourrait, éventuellement, trouver sa génèse chez le constructeur à la Pomme.
En effet, depuis quelques mois déjà, Cupertino ne cache plus sa stratégie visant à s’imposer comme leader dans le monde de la vidéo numérique. Les ports FireWire, les camescopes DV, les iMacs DV, les PowerBooks puissants, le logiciel iMovie livré en standard sur les iMacs (gratuit pour tous aujourd’hui).
Vient ensuite FinalCut Pro (pour les professionnels) qui empiète sur les plates bandes de l’éditeur "ami" Adobe. Et la traditionnelle technologie made in Apple, QuickTime qui s’est largement imposée comme l’un des supports multimédia incontournables, quoi qu’on en dise ou veuille faire croire. La marmite bouillone, servez la soupe !
Tous les ingrédients sont donc réunis, pour que des talents amateurs (mais également professionnels) s’exercent. Et ce, pour une somme 10 fois moins élevée qu’auparavant, en comparaison à la méthode "classique" de création vidéo. De plus sur cette niche naissante, Apple se trouve sans réels concurrents pour l’instant. Tant au niveau du prix que des solutions technologiques et matérielles proposées. C’est dire, si le fait de s’équiper Mac aujourd’hui permet de se lancer à moindre frais dans la composition vidéo et de se prendre pour Sergio LEONE sur Internet…
L’exemple le plus frappant, à mon sens, a été le festival de Cannes 2000. Apple en tant que partenaire informatique unique de cet évenement, en collaboration directe avec la chaîne cryptée, Canal+. Cela a permis un "défilé de mode numérique" à grande échelle. Cet événement a permis de tester et d’étaler au grand jour la panoplie rutilante en matière de technologies numériques que propose la firme à la Pomme.
Une bonne opération.
Car Apple aime la vidéo, on l’aura aisément compris. De même que la firme dirigée par Steve JOBS a toujours le chic pour innover, explorer de nouveaux secteurs qui rendent les autres constructeurs très frileux. Bref, de se positionner là où personne ne l’attend. C’est d’ailleurs le propre d’une entreprise innovante.
Après, savoir exploiter judicieusement ces nouveautés, ça c’est une autre histoire… 🙂
Le clap de fin...
Apple n’est bien évidemment pas "responsable" de cet engouement cinématographique (vidéo numérique et films sur le Net) qui commence à inquiéter le monde Hollywoodien. Le véritable moteur est toujours le même, le Web et ses nouveaux acteurs visionnaires talentueux, bourrés d’idées géniales.
Mais je pense qu’elle va sûrement contribuer à l’expansion rapide de cette tornade, grâce aux solutions qu’elles proposent depuis plusieurs mois. En tout cas, j’ai envie de le croire.
Et puis ne perdons pas de vue que ce raz-de-marée "version vidéo" est né et de se propage aux USA.
A vol d’oiseau, le siège d’Apple qui se trouve à Cupertino dans la banlieue de SanFransisco, n’est pas très loin des studios d’Hollywood.
Et puis, tout ce beau monde prospère ensemble sous un même ciel ensoleillé : celui de la Californie…(CQFD).
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