Le Mac et le PC
Avant de commencer cet article, je tiens à préciser une notion que nous avons tendance à oublier par un abus de language classique. Le Macintosh est un ordinateur personnel, donc un "Personal Computer", c’est à dire ce que l’on appelle communément un "PC". Hors, ce terme désigne chez nous les Macusers de façon historique (et discriminatrice ?), les ordinateurs qui tournent sous Windows, par un raccourci non pas clavier, mais parlé…
Donc, le Mac est un PC au vu de la notion exacte du terme générique, mais il est aussi depuis le renouveau de juillet 98, un ordinateur quasiment jumeau des cousins qui tournent sous Windows ou bien LinuxGNU. Revue de placards !
Le miracle de l’ USB…
S’il y a bien une symbolique (connectique) du retour du Mac dans les foyers, c’est la présence de ports USB (Universal Serial Bus) sur toutes les machines de Cupertino depuis le lancement de l’iMac en juillet 1998, et la fournée de PowerMac G3 Blanc&Bleu qui s’ensuivit dès le mois de janvier 1999 à San Fransisco lors de la MacWorld Expo. Une fois passé l’angoisse de la disparition du lecteur de disquettes 1.44 mo, nous avons pu voir apparaître une floppée de périphériques à cette norme. Chose fantastique : cette connectique était déjà implantée sur les machines Wintel depuis quelques temps, mais il n’y avait pas foule au portillon pour fabriquer des périphériques tirant parti de la simplicité USB et de son universalité. C’est en l’imposant sur les Macintosh que ce marché a décollé paradoxalement ! Tant mieux pour les utilisateurs en général, car il n’y a que les versions des pilotes à développer en fonction de l’OS utilisé par la machine. L’autre avantage de cette norme de connectique, c’est ce fameux débranchement / branchement à "chaud" sans avoir à éteindre la machine (port série, port ADB, port parallèle pour les machines Wintel). Mais les taux de transfert de l’USB version actuelle (avant de voir l’évolution 2 pour cette année), ne permettent que d’utiliser des périphériques auto-alimentés qui ne sont pas gourmands tels que les claviers, les souris, le lecteur de disquettes 1.44 (et oui ils l’ont fait…). Dans les versions alimentées, ce sont les imprimantes, les lecteurs Zip, les scanners, les graveurs etct. Pour ces derniers, vous aurez un périphérique moins rapide cependant en taux de transfert que pour les diverses déclinaisons SCSI ou bien le fameux Firewire Apple. Mais avec la venue prochaine de l’USB 2, il pourrait y avoir une forte concurrence avec la norme rapide Apple (le Firewire) si elle n’évolue pas non plus en version 2 rapidement. Cupertino a concédé qu’elle se préparait à supporter également la norme USB II de toute façon… et à sortir rapidement le successeur à la norme actuelle Firewire.
Vraiment nous pouvons tirer notre chapeau à ce premier pas de jumelage avec les cousins Wintel, il a porté ses fruits de façon radicale !
Mais aussi les disques durs…
Deuxième point important, la norme des disques durs qui équipent nos machines. Apple aimait le SCSI, nous aussi. Plus rapide que les normes UDMA du monde d’en face. Seulement, les disques durs sont plus chers… beaucoup plus chers. Et cela se répercutait sur les machines bien évidemment. Quand on est une plateforme isolée, n’avoir que des choix élevés financièrement parlant ce n’est pas très judicieux. Donc, Cupertino joue la carte UDMA dès les PowerMac G3 beiges. Aujourd’hui on ne parle que de norme Ultra-ATA, c’est identique. Déclinée en 33 Mo/s, puis en 66 (machines G4 actuelles), et à venir rapidement la norme ATA (ou UDMA) 100. Les disques SCSI "simple" de l’époque sont dépassés, ne restent que les évolutions SCSI rapides qui tiennent le haut du pavé… et encore. Ce qui est intéressant pour nous aujourd’hui, c’est que nous pouvons sans peur acheter un disque dur à la norme UDMA 33 ou 66 dans un "WindowsCenter" et l’installer dans nos PowerMac. Nous bénéficions d’un choix énorme et de prix de plus en plus bas. Normal, le marché est devenu large grâce à cette norme… C’est le deuxième point important de ce jumelage (forcé?) avec le monde d’en face. Car avoir une panoplie élargie au même prix que les cousins, cela change radicalement la vie de nos porte-monnaie et nous permet de faire quelques folies utiles que nous aurions reportées au temps des années noires 🙂
La mémoire à tous prix…
Domaine que l’on affectionne à la rédac’, car nous ne nous fournissons que chez les revendeurs "PC" qui pratiquent des prix beaucoup plus bas (on va dire normaux au moins) que certains revendeurs Apple pour une marchandise identique. Honnêtement faudrait que l’on nous explique la raison technique ou officielle d’un telle différence de prix. C’est d’ailleurs un véritable scandale de faire une plus-value sur la méconnaissance des utilisateurs. Car les barettes de mémoire à la norme SDRAM PC 100 (et maintenant PC 133) sont identiques ! Et elles fonctionnent très bien pour un gain financier de près de 40%, ce qui est énorme. De plus, la norme à venir PC 133, déjà en vigueur chez les cousins, sera la même pour les Macintosh de 2001. Donc pensez-y avant de vous fournir chez certaines personnes dites "professionnelles" du monde Mac. Même si l’on a toujours cette réticence naturelle à mettre un O.I.N.I (Objet Interne non-identifié) dans son Macintosh en ayant une crainte d’incompatibilité ou Dieu sait quoi.
En vrac, tout le reste…
Les Cdroms, les lecteurs internes Zip, les graveurs internes, bref tout ce qui peut s’installer sur ou dans un Mac, ne nécessite que quelques adaptations de drivers pour pouvoir fontionner correctement sous MacOS. Les constructeurs sont de plus en plus nombreux à rallier la plateforme grâce à cette simplicité d’adaptation (les connectiques étant identiques) depuis qu’Apple renoue avec le succès et vend à nouveau des millions de machines. Le marché est fort juteux, alors pourquoi s’en priver ?
Le monde des cartes vidéos arrivent fort chez nous, le monde des cartes sons également. SoundBlaster lors de la prochaine MacWorld Expo n’est plus un secret… Et les prix sont désormais identiques dans les deux mondes à quelques exceptions près, le choix en prime.
Conclusion
Fort heureusement, il nous reste l’essentiel : MacOS, le système d’exploitation de la machine, le truc indispensable. Tant que ce dernier sera comme nous l’aimons (simple, convivial, intuitif, intelligent et productif) même dans sa version Unix propriétaire, on retrouve ces atouts (indispensables) qui nous ferons rester chez la Pomme. Ensuite vient la prise en compte du design et de la finition produit. Apple fabrique des machines de qualité, qui sont belles et révolutionnaires pour l’oeil humain dans le domaine de l’informatique. Il n’y a qu’à compter les plagias & autres copies en tout genre pour s’en rendre compte depuis 2 ans, ou bien regarder les étals beiges qui ne sont vraiment plus d’actualité pour le troisième millénaire, à mon sens. Il y a aussi les concepts ingénieux comme l’ouverture des PowerMac sur le côté par un simple clic sur sa poignée. Toutes les entrailles du Mac sont à l’air libre et nous pouvons facilement changer de disque dur, de Zip, de mémoire, installer nos cartes PCI. Bref faire de la mécanique ! Mais c’est autrement plus agréable que de démonter des boîtiers mal pensés, mal finis (donc moins chers soi-dit en passant) qui nous empoisonnent la moindre intervention chirugicale sur le coeur de notre machine, et risquent de nous faire faire de mauvaises manipulations. Ce sont ces petits "trucs" made in Apple qui sont appréciables et peuvent forcément faire la différence (en plus de l’OS bien évidemment…) face au monde d’en face. C’est la voie que doit suivre Apple pour marquer sa différence tout en continuant son jumelage et son intégration de normes internationales en tout genre.
Ce jumelage gène certains Macusers privilégiés qui aimaient à appartenir à une sorte d’élite informatique (voire une secte de leur point de vue) même si ils ne savaient pas envoyer un courriel ou bien retoucher une image. Avoir un Mac, c’était comme avoir une Rollex ou bien le stylo Cartier. Autant de signes tribaux pour marquer sa différence… d’avec les "pauvres" qui ne pouvaient pas se payer un Macintosh durant cette époque. Apple se doit d’être partout, chez les professionnels, comme chez le Grand Public et c’est la fondation du succès. C’est inévitable…
Pour les passionés d’informatique et du Mac, ils seront certainement ravis de pouvoir bénéficier des même prix et de la même offre hardware qu’en face, dont Apple ne les avaient que trop privés durant les années noires. Le Mac est un PC? Oui, et c’est tant mieux…:-)
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