Samsung refait le procès sur la toile
Samsung n’en démord pas et joue les prolongations judiciaires sur la toile.
Alors qu’on pouvait penser que le verdict du moi d’août dernier était digéré, il semble bien que le coréen ressorte ses vieilles lunes pour convaincre l’internaute moyen que non, il n’a pas voulu sciemment copier l’iPhone et que oui, le design de l’iPhone était déjà là, antérieur, dans un brevet de design datant de décembe 2006.
Ce design qui doit tout expliquer, y compris les demandes pressantes de Google auprès du département design de Samsung afin qu’il corrige ses produits pour les faire moins ressemblants avec l’iPhone, ce design donc est celui du F700, un slider avec clavier coulissant qui en frontal, et selon la photo choisie par Samsung, ressemble effectivement à l’iPhone. Le mobile avait été présenté et était sorti sur le marché en 2007, mais après l’iPhone.
Un iPhone, vraiment ?
Problème, le mobile est détaillé en long et en large sur la toile et mis à part la photo présentée par Samsung, les images que l’on peut découvrir par ailleurs montrent clairement un appareil très différent du trade dress d’Apple, hormis l’élément de la forme globale (mais cet aspect n’est qu’un élément parmi d’autre du modèle déposé d’Apple et de son trade-dress). Le rectangle “home” est ainsi beaucoup plus clair que sur la photo de Samsung, l’écran n’est pas centré, l’appareil est beaucoup plus épais, et pire, en frontal, ce que maquillent les documents fournis par Samsung sur la toile (et devant certaines cours de justice), il n’est pas uniforme dans sa silouhette, comme en attestent d’ailleurs des documents d’Apple.
A droite, le modèle F700 et sa bordure non-uniforme
En “vrai”, ce mobile n’a donc que peu de ressemblance directe avec un iPhone 3G ou de première génération.
Mais Samsung a d’autres armes dans son sac, comme le YP-Q3, un autre appareil de la marque ayant comme particularité d’avoir un arceau métallique autour du boitier. Problème, il n’y a guère que cet aspect qui rappelle un tant soit peu l’iPhone 4, tout le reste n’ayant strictement rien à voir et Samsung faisant toujours mine, histoire de caricaturer le débat, de considérer que le trade dress d’Apple ne porte que sur un élément de design et pas l’ensemble des éléments combinés. Il y a toujours un gouffre entre le YP-Q3 et l’iPhone 4, alors qu’il n’y a qu’un petit ruisseau entre le Galaxy S2 et l’iPhone 4 d’Apple.
A caricaturer les affaires de justice, les performances des appareils concurrents, et le comportement des consommateurs qui n’achètent pas ses produits, Samsung prend le risque de passer ainsi pour une entreprise caricaturalement mauvaise joueuse et qui joue dans sa propre cour de récréation un peu puérile les billes qu’elle n’arrive plus à obtenir sur le marché réel.