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Economie

Grogne sociale dans les Apple Stores français

Boro

Publié le

 

Par

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Héritier du brassard des grévistes japonais à leurs postes de travail et rêve éveillé du patronat français, des bracelets verts portant la mention « Believe » (On y croit) ont fait leur apparition au poignet d’un certain nombre d’employés des 13 Apple Store français. On en voit ici la photo publiée par nos amis de MacGénération.

En cause, un mécontentement croissant vis-à-vis des conditions de travail en vigueur dans les magasins de la filiale hexagonale de la branche « distribution » de la multinationale californienne : les revendications des employés sont multiples et concernent à la fois le montant et l’opacité de la grille des salaires, l’organisation du travail et le fractionnement excessif des horaires, couplé à l’absence de compensation de la part d’Apple avec des avantages de type tickets restaurant, ainsi qu’une pression toujours croissante sur les résultats, malgré l’absence d’intéressement.

Le seul avantage dont jouissent les employés de l’Apple Store est en effet une remise de 27 %, sur une machine par an. Les négociations, engagées depuis plusieurs mois, s’enlisent et les employé se voient opposer à leurs revendications le déficit d’Apple Retail France, qui gère les boutiques de brique et mortier de l’hexagone. Si l’on en croit info greffe, celui-ci s’élevait à un peu moins de 10 millions d’euros en septembre 2011, pour un chiffre d’affaires de plus de 205 millions d’euros, toujours selon la même source et à la même date, et ce pour un effectif de 794 personnes.

Pas si mal comme rendement «par tête» donc, mais il faut dire que si les boutiques édifiées en propre par la marque sont réputées détenir le record mondial du chiffre d’affaires au mètre carré, les emplacements choisis pour leur implantation sont toujours les plus recherchés, et les matériaux mis en œuvre pour leur édification sont volontiers dispendieux.

En outre et selon nos informations, il n’est pas rare que les travaux d’aménagement entrepris soient interrompus à plusieurs reprises, pour tout reprendre de zéro, lorsque que les résultats provisoires ne sont pas conformes aux critères d’excellence imposés par le cabinet californien qui pilote l’ensemble des aménagements dans le monde.

Enfin, les astuces à la disposition des multinationales en mal d’«optimisation fiscale» afin que leurs filiales locales n’affichent une prospérité trop voyante ne manquent pas.

Plus généralement, les mouvements sociaux dans lies différentes filiales “retail” de la Pomme ne sont pas rares, une protestation comparable avait notamment perturbé le lancement de l’iPhone 4S l’an passé en Italie. Sous la pression des salariés qui mettent en avant des revendications similaires un peu partout dans le monde, la question sociale, jusqu’ici taboue, semble vouloir commencer à bouger dans la branche distribution du californien.

Un embryon d’organisation syndicale spécifique, l’Apple Retail Workers Union a ainsi été fondé en novembre 2011 à San Francisco et les employés du magasin bavarois de la Rosenstrasse ont tout récemment obtenu un local syndical, dans un immeuble attenant à leur magasin.

Contacté, Apple France n’était hier soir pas en mesure de communiquer sur le sujet