.uk : l’affaire des Google-cars rebondit
Le “sniffage” supposé des Google-cars, et les excuses assez maladroites de Google estimant ne pas avoir fait exprès de récupérer “trop” d’informations privées, sont à nouveau au coeur d’une enquête, cette fois anglaise.
Le royaume de sa gracieuse majesté aura mis du temps pour ouvrir un dossier sur le sujet, des mois après les réactions beaucoup plus virulentes de la France, de l’Allemagne et de la République Tchèque. L’ICO (Information Commissioner’s Office) a donc décidé de sévir et demande des compléments d’informations au géant de l’internet.
Rien ne dit cependant que cette tentative soit courronnée de succès : au mois d’avril, l’un des programmeurs phares ayant travaillé sur le projet de Google-car, un certain Marius Milner, s’est réfugié derrière le 5ème amendement pour refuser de répondre aux questions des autorités américaines, une fuite qui rappelle aussi le refus des autorités d’ouvrir les dossiers de la NSA concernant ses rapports entre l’agence de renseignement et Google (sur demande effective d’une groupement de citoyens).
La position américaine sur Google ne cesse pas d’étonner : alors que l’entreprise est impliquée dans de nombreux dossiers traitant du respect des données privées, c’est essentiellement l’Europe qui réagit, les autorités américaines se montrant d’une mansuétude toute particulière vis à vis de la société qui domine maintenant les navigateurs, les moteurs de recherche, la vidéo en ligne ainsi que les OS mobiles. Une domination d’ailleurs parsemée de plaintes et d’abus qui trouvent pourtant très peu d’écho sur le territoire américain (ou alors avec des enquêtes ou des plaintes aboutissant à des amendes dérisoires, comme pour le procès en cours Oracle/Google); une route qui pourrait sembler parfois très (trop) dégagée…
Toujours est-il qu’en Europe, Google doit faire face à des plaintes anti-trust (dont une portant sur Motorola, qui appartient maintenant à Google) et des enquêtes diverses. L’affaire des Google-cars n’est que le énième épisode d’une lutte plus vaste opposant les intérêts de certains groupes privés avec ceux de nombre de citoyens, l’enjeu étant pas moins que le respect de la vie privée, même lorsqu’elle celle-ci dépend en grande partie de réseaux privés.