Hearst : pas de contenus spécifiques pour l’iPad
Avec 600 000 copies numériques vendues en moyenne par mois, les magazines numériques de Hearst font pâle figure face aux résultats de leurs homologues de papier – l’éditeur écoule en effet 22 millions d’exemplaires tous les mois. Cela n’a pas empêché ce géant américain de la presse de créer un App Lab afin de tester ses publications sur tablettes, et mettre sur pied des process de conversion.
Si Duncan Edwards, le CEO de Hearst Magazines, assure que la tablette et les éditions numériques sont l’avenir de la presse, il estime également que les contenus spécifiques développés pour les nouveaux supports ne sont que peu d’intérêt pour les lecteurs; ces derniers préfèreraient en effet retrouver stricto sensu le même contenu sur iPad que sur papier. Évidemment, cela arrange bien l’éditeur qui n’a pas à investir dans des diaporamas, vidéos, et autres animations interactives.
Autre avantage : les éditions numériques sont plus facilement inter-opérables entre les plateformes, puisqu’il ne s’agit finalement que d’un fichier PDF. L’iPad représente ainsi 35% des ventes de magazines, suivi par le Nook (Barnes & Noble) à 30%, puis le Zinio à 20% et le Kindle Fire à 15%. Ne pas (trop) avoir à adapter ses magazines selon l’appareil hôte permet de réduire les coûts de développement.
Hearst a partagé un autre enseignement : les lecteurs seraient prêts à payer le même prix, voire plus cher encore, les versions tablettes de leurs magazines préférés. Du velours pour les éditeurs…
Edwards a un grief envers Apple : la tarification imposée par l’AppStore est jugée trop rigide et ne permet pas de moduler les prix suivant les zones géographiques.