Microsoft : de l’échec du Zune
Le Zune est arrivé trop tard sur le marché de la musique en mobilité, admet aujourd’hui Robbie Bach, qui était chargé du développement du baladeur chez Microsoft, après avoir porté la Xbox sur les fonds baptismaux. Le premier Zune est apparu en 2006, cinq ans après l’iPod, et un an avant l’iPhone qui allait une fois de plus révolutionner la manière d’interagir avec sa musique.
«Le marché de la musique mobile était parti, et il l’était déjà lorsque nous nous sommes lancés», admet l’ancien dirigeant de Microsoft. Redmond n’a pas eu le cran de cesser de chasser sur des terres bien labourées par Apple; surtout, l’éditeur n’a jamais réussi à donner aux consommateurs une bonne raison pour acheter un Zune. Le message commercial, confus, ainsi qu’une disponibilité inexplicablement limitée aux États-Unis, ont largement contribué à plomber la carrière du baladeur.
L’autre raison pour laquelle le Zune s’est magistralement planté est la dépendance des maisons de disques à Apple. «L’industrie de la musique n’a pas compris [le Zune] (…) Elle est accro à la drogue qu’Apple leur fournit».
Au final, cet échec a poussé Microsoft à développer Windows Phone en y injectant certaines des innovations et services du Zune – dont les prémisses de l’interface Metro. Tout n’a donc pas été vain même si la leçon a été dure à apprendre.
Bach n’a pas manqué de saluer la vista d’Apple : «Ils ont fait très, très peu d’erreurs ces dix dernières années. C’est remarquable, vraiment. Je leur donne beaucoup de crédit. Je ne suis pas toujours d’accord avec tout ce qu’ils font (…) Si vous êtes une start-up et que votre compétiteur ne fait aucune erreur, le monde sera un endroit difficile, et peu importe l’argent que vous possédez».
