.us : NPD explique ses chiffres
Face à la fronde d’un nombre croissant de sites d’informations devant des chiffres de parts de marché mobile ne correspondant en rien aux chiffres de ventes reportés par les opérateurs, les organisme d’études du marché tentent de désamorcer ce qui pourrait bien se transformer en une remise en cause de leur autorité à “dire” le réel.
Business Insider, pas particulièrement pro-Apple et à l’affichage aussi austère qu’une porte de prison sous Luther, se joint lui aussi à la troupe grossissante de ceux qui n’arrivent pas à faire correspondre, même avec la meileure volonté du monde, les résultats donnés par les opérateurs nationaux et les estimations de NPD.
Car après ComScore et ses 51 % de part de marché, NPD a donné ses propres estimations, et celles-ci s’avèrent encore plus éloignées des chiffrages réels. iOS est ainsi crédité de seulement 29% du marché US, contre 61% à Android, alors que les activations des opérateurs font état de 60 % de part de marché pour iOS !
Le site d’information s’est alors empressé de demander des comptes à NPD (de bons comptes on suppose) et la réponse reçue en retour les a laissé pour le moins très circonspects :
“NPD s’intéresse aux nouvelles ventes de mobiles. C’est tout à fait différent des activations qui peuvent inclure des appareils de seconde main. De plus, NPD reporte les ventes sur le marché retail et consumer, pas sur celui des entreprises.” explique ainsi Ross Rubin, directeur exécutif pour l’intelligence connectée chez NPD.
De façon étrange, NPD laisse donc entendre que les chiffres reportés par les opérateurs n’équivalent donc pas nécessairement à des ventes de mobiles mais à des activations pouvant inclure des appareils remisés sur de nouveaux abonnements. Mais en ce cas, cela voudrait dire que les 9 millions de ventes opérateurs pour l’iPhone sont en réalité moindres alors même qu’elles équivalent bien à la répartition des revenus affichés par Apple entre les ventes américaines et internationales. Si ces chiffres sont faux, alors le compte rendu d’Apple l’est tout autant.
De plus, le raisonnement concernant les iPhone de seconde main ne tient pas à l’analyse. De nombreuses études concluent que les possesseurs d’iPhone sont les plus fidèles et qu’environ 90% d’entre eux changent pour un nouvel… iPhone. En ce cas, un iPhone redonné en seconde main signifie presque nécessairement un nouvel iPhone acheté en remplacement de l’ancien. Mais surtout, est-ce que NPD a les chiffres d’iPhone de seconde main ? Et pour quelles raisons les Androphones ne seraient pas touchés aussi par ce phénomène, alors que la fidélité de leurs clients atteint les 80% ?
Enfin, on apprend donc que NPD ne retire aucune information du marché des entreprises, alors que iOS est en pleine explosion sur ce secteur qu’il domine largement, un “trou” dans l’analyse qui fait douter de toute possibilité d’extrapolation des études fournies par l’organisme en question.
Bref, ces renseignements sur la méthodologie suivie par NPD auraient plutôt tendance à renforcer le doute qui s’est maintenant répandu sur les réseaux US. Pour la France, on se contentera des chiffres de SA ou de NPD, sans aucun débat derrière. A croire que le champ de distorsion de la réalité (le fameux “reality distorsion field“) a changé de camp…