ASP : La location de logiciels en ligne
Le monde du logiciel est en pleine ébullition depuis le début de l’année 2000. Un nouveau mode de distribution pointe le bout de son nez, et il n’est pas passé inaperçu. Il faut dire que le mode ASP (Application services providers) porte en lui les germes d’un changement radical de nos habitudes et des mentalités qui servent actuellement de référence. Et cette révolution numérique (une de plus) est déjà en action depuis le début de ce troisième millénaire.
Louer un logiciel de la même façon qu’une voiture…
Les ASP mettent à la disposition des internautes clients, des logiciels via le réseau. Ces logiciels tournent sur le serveur du prestataire et le client utilise seulement son navigateur habituel pour faire tourner son application à distance. C’est tout !
L’avantage immédiat que l’on peut constater dans ce type de distribution "location en ligne", c’est que l’internaute n’a plus à se soucier des problèmes de mise à jour ou d’incompatibilités système. De même que les recommandations de l’éditeur en matière de configuration minimale pour faire tourner tel ou tel logiciel, tombent en désuétude. C’est tout simplement fabuleux pour le client. C’est donc l’hébergeur et prestataire ASP qui s’occupe de tous ces problèmes dorénavant. Il en découle ainsi une nette économie dans le cadre de l’évolution du parc informatique d’une entreprise de type PME/PMI. Car son parc installé va pouvoir perdurer plus longtemps grâce aux services rendus par les ASP. Plus besoin de suivre soi-même l’évolution matérielle ou logicielle pour coller à la réalité informatique. Et c’est à ce titre que l’on peut qualifier l’introduction de ce mode de distribution, de révolutionnaire. Un computer doté d’un navigateur assez récent (la norme actuelle aux browsers 4.x/5.x) et une connexion au réseau, suffisent pour profiter de ces applications de services.
L’idée première des ASP, selon J-F GOMEZ (SUN Microsystems), est de faire disparaître l’application au profit des services. On propose à l’internaute un choix de logiciels, mais on s’attache surtout à lui proposer un service complet de qualité.
Exemple : |
Naissance des ASP en fin d’année 99 de l’autre côté de l’atlantique…
Ce marché s’est réellement developpé à partir de la fin de l’année 1999, pour décoller fortement début 2000. Ceci est dû en partie grâce à la généralisation de plus en plus importante des connexions par modems 56 Bps et surtout dans le cadre de lignes haut-débit (ADSL, câble, ligne spécialisée). Un cabinet d’études situé en Grande-Bretagne (O.V.U.M) a prévu que le marché des ASP devrait rapporter 44 milliards de $$ en 2004. Forcément, beaucoup d’acteurs majeurs de la micro-informatique veulent une part du marché et commencent à nouer de sérieuses alliances pour ne pas se trouver distancés durant l’année 2000/2001. Et bien entendu, tout ceci est né dans le pays de l’Oncle Sam.
Forcément car les communications locales sont gratuites au Pays du Far-West…:-). Pendant ce temps en France, le marché a plus de mal à décoller car France-Télécom a toujours le monopole sur la boucle locale et nos communications, à nous, elles sont payantes ! Donc ce mode révolutionnaire de la distribution logicielle devrait être plus lent à se généraliser sur le Vieux continent. Mais l’Europe a ordonné dernièrement que les opérateurs historiques n’aient plus ce monopole dès juin 2001, et ce pour faire décoller le continent dans le domaine de la généralisation de l’accès pour tous au Web. A voir.
Les ASP, c’est donc pour qui ?
Comme vous avez pu le constater, en premier lieu les ASP s’adressent aux PME, PMI ou structures professionnelles. Le grand public que nous sommes n’est pas -pour l’instant- touché par ce raz-de-marée logiciel. Tout simplement parce que les avantages de ce système s’adressent directement à ces structures. Les économies réalisées sur le renouvellement du parc informatique d’une société, la gestion technique laissée au prestataire, etc. De plus, cela permet d’homogénéiser les configurations bureautiques qui se trouvent sur le site et de les faire évoluer en temps réel sans sûrcout. Un rêve pour tout PDG qui devient enfin réalité…:-). Mais gageons que l’évolution va toucher le grand public dans un futur proche. Il n’est pas exclu d’imaginer que nous pourrons bientôt louer Photoshop (par exemple) à l’heure ou au mois en fonction de nos besoins. Ces programmes coûtent de plus en plus chers à la vente (+ de 6000 Frs), et sont gourmands en ressources système. Alors que le même produit "ASPéisé" et mis en location pour une somme de 25 frs de l’heure, rencontrera un vif succès. C’est sûr. D’autant plus que le surfeur pourra conserver plus longtemps son "vieux" Mac ou son "vieux" PC. Pour retoucher quelques photos de famille occasionnellement le client pourra bénéficier de la puissance professionnelle d’un outil comme Photoshop sans débourser une somme effarante pour ce faire. Cela va démocratiser énormément de choses, ce mode de distribution. A n’en pas douter…
Qu’en est-il dans notre beau Pays des ASP?
Peu de prestataires existent chez nous. Et le seul qui peut se targuer réellement d’utiliser ce mode de distribution -Prologue Software- le fait pour… des américains !
En effet, par le biais de son portail ASPOne, il met au service des entreprises américaines un progiciel de compatibilité pour que ces dernières puissent gérer les salaires des employés. Sinon, cette entreprise s’occupe également en France des dentistes, des agriculteurs et des horticulteurs en leur offrant des ASP bien spécifiques à leur métier. Le grand public est pour l’instant écarté.
Les évolutions futures de concept sont légions. Nous n’en sommes qu’à l’aube d’une standardisation mondiale qui ne va pas trop tarder à s’imposer, je pense. D’autant plus que les acteurs majeurs de l’industrie du logiciel ont tout à gagner en anticipant ce mouvement. Imaginez ADOBE ou MACROMEDIA qui proposeraient en plus des services classiques sur son Site Officiel, un portail ASP où ses propres logiciels seraient en location… Adobe vient ce mois-ci d’ouvrir son "Adobe Store" pour vendre en ligne ses produits. Alors d’ici qu’ils les mettent à la location, il n’y a qu’un pas que je m’empresse de franchir. Wait & see.
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