Suivez-nous

Technologies

La voie Ferry

MacPlus

Publié le

 

Par

chap.jpg

chap.jpg

«Le ministère s’engage à faciliter, dans la mesure des règles de libre concurrence et de neutralité commerciale, les commandes de licences par les établissements précités, étant précisé que les estimations, ayant permis le calcul des tarifs préférentiels portent sur 450.000 licences pendant la période d’exécution du contrat…». Quand on sculpte la langue de bois avec un appareil à écarter les lignes, ce que cela dit en clair, c’est que Microsoft a soldé moitié prix à l’EN ses stocks d’Office 2003[[Office 2003/2004, il s’agit évidemment d’années scolaires, alors qu’en entreprise, l’exercice est déjà périmé… Il faut vraiment connaître tous les trucs du métier.]], mais faut en prendre 500 000. Bon, allez, 450 000, mais c’est ça ou la France accumulera son retard stratégique sur le correcteur orthographique en environnement péripathéscolaire. (Un pingouin passe.) Allez tope là, je vais vous arranger ces sottes histoires d’appels d’offres, je connais quelqu’un de très bien placé qui saura me conseiller. Vous transmettrez mes amitiés à Bill et à Madame, et vous, mademoiselle, prenez une circulaire : “Le ministère de l’ignorance tient à informer ses administrés que la technologie la plus moderne pour ne pas s’amuser en apprenant ou en travaillant est à votre disposition mais rassurez-vous, c’est sur le budget de votre établissement.”

Tu parles d’une directive pédagogique, on n’avait pas autant rigolé depuis le référentiel rebondissant. Sauf que là, le ballon est double, et qu’il se porte sous le menton[[Et promis, c’est pas pour cacher la barbe…]], cela retient toutefois la mâchoire de se décrocher devant autant d’abusivité du bien public.

Tout le monde n’a pas apprécié la plaisanterie, à commencer par ces cancres sociaux adeptes du logiciel libre, et qui poussent le vice jusqu’à manifester sous forme d’associations ostensibles. C’est qu’ils ont eu du mal à avaler le fait que la procédure administrative courante ait été au passage escamotée, et leur efforts ignorés. En coinçant le ministre au pied de son estrade, ils lui ont fait repondre la copie en des termes plus décents[[Ceux rapportés en tête de la dépêche.]] pour ce qui reste le bon de commande d’un drôle de grossiste.

La raison d’État n’a tout de même pas été jusqu’à remettre en cause le curieux précédent que crée cette réforme soudaine des usages. Elle était bien trop occupée à écouter les beaux discours du ministre de l’Education, cette fois, louant les vertus du logiciel libre et promettant de s’assurer que les marchés soient passés dans une saine concurrence. Il était temps que quelqu’un veille à ce qu’à notre époque, pas un enfant ne sorte de l’école sans avoir au moins correctement appris à mentir.

-La nécessaire enquête de Christophe Guillememin, c’est sur ZDNet, où vous pourrez trouver les liens vers les documents évoqués.
Odébi.org, qui file la LEN et ne manque pas de se sentir concerné.