Ce qui fâche

Plusieurs manquements aux règles d’usage sont à souligner. Apple, dans son souci de proposer un ordinateur extrêmement design et fin a sacrifié plusieurs fonctionnalités.

– Le disque dur de 80 Go est sous-dimensionné. C’est certes le même que celui de l’iPod, mais alors pourquoi ne pas avoir intégré le modèle à 160 Go ? Parce que là, on se sent quand même à l’étroit ! Certes, Apple n’a pas voulu cannibaliser les ventes du modèle supérieur avec stockage SSD et mise tout sur le sans-fil, mais quand on n’a pas de réseau, il faut bien pouvoir disposer de ses petites affaires avec soi. De plus, sa vitesse de lecture (4200 tours) n’en fait pas un foudre de guerre.

– L’iSight intégré est de mauvaise qualité. Impossible de connaître précisément son nombre de pixels, mais nul doute qu’on est loin des 1,3 mégapixels du MacBook. Certes, on peut se servir d’iChat (ou de Skype) et de ses effets, mais l’expérience n’est pas particulièrement agréable pour l’interlocuteur.

– L’autonomie pose problème. Et c’est même un gros problème quand on propose un ultra-portable à la batterie inamovible et non-remplaçable par ses propres moyens ! Lors d’une utilisation quotidienne et normale, le MacBook Air a tenu environ 3h30… Bon, ça reste honorable, mais on ne tiendra pas toute une journée sans devoir le recharger à un moment ou à un autre, ce qui peut causer des soucis à un étudiant par exemple. On attend des nouvelles des accessoiristes qui ne manqueront pas de proposer des batteries externes…

En attendant, n’oubliez pas de vous munir du chargeur, qui propose pour l’occasion une prise MagSafe originale et toujours pratique. La recharge est particulièrement longue, comptez plus de 3 heures le MacBook éteint !

– Afin de pallier au manque de lecteur optique intégré, Apple a très malignement misé sur RemoteDisc, une astuce logicielle permettant au MacBook Air d’utiliser la platine de votre machine principale. Alors effectivement, cela fonctionne très bien pour peu que votre bécane ne soit pas trop vieille et mise à jour – pour un Mac, il faudra disposer de Mac OS X 10.4.10 au minimum. Un logiciel, inclus dans le DVD d’install, permettra d’installer cette fonction dans votre PC ou votre Mac (inutile avec Mac OS X 10.5.2). Alors effectivement, ça fonctionne. Mais vous avez plutôt intérêt à disposer du wifi 802.11n, car sinon vous allez poireauter un moment, notamment si vous avez besoin de réinstaller le système d’exploitation… Si l’installation d’applications se déroule très bien, on ne pourra pas lire de DVD ni même d’importer un CD dans iTunes… Dommage !

Et ne parlons pas des jeux qui bien souvent ont besoin d’accéder au DVD – de toutes manières, l’Air n’est pas vraiment fait pour jouer. Bref, l’idée est excellente, à peu près universelle, mais il faudra disposer d’une bécane récente pour en profiter.

Bien évidemment, Apple vend un SupeDrive externe à 90 euros, qui fera office d’élégant compagnon – qu’il faudra malgré tout se trimballer partout avec soi.

– Un port USB – seulement… Admettons qu’on utilise un clavier et une souris bluetooth (que l’Air gère très bien), que fait-on lorsqu’on est branché à un modem ADSL (à l’aide de l’adaptateur en option) et que l’on doive utiliser un disque dur externe, un lecteur de carte flash ou tout autre objet nécessitant un port USB ? Certes, on aura tôt fait d’utiliser un hub, mais alors la performance de l’ADSL chute, et ça fait toujours un truc à embarquer en plus. Bon, je chipote, mais ayant connu la glorieuse époque de l’iBook “palourde” avec son seul et unique pot USB, je garde un souvenir fâché des plats de spaghettis.

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