Les nouveaux PowerBook G4
Steve Jobs vient d’ouvrir le grand bal numérique du Macworld cuvée 2003 par l’introduction de nouvelles machines. Nous attendions tous un signe de la part du grand patron d’Apple envers les PowerMacintosh G4 « congelés » depuis deux ans.
Eh bien non, ce sont encore une fois -et moins de deux mois après la mise à jour significative de cette gamme nomade professionnel !- les PowerBook qui jouissent des feux de la rampe. Un nomade ultra-portable et un grand frère luxueux embarquant un écran présentant en exclusivité mondiale (pour le moment bien évidemment…) une matrice active de 17 pouces. Comment vont se positionner ses nouvelles machines par rapport à la gamme des iBook et aux PowerBook G4 introduits il y a deux ans ? C’est ce que nous allons voir dans la suite de cet article.
Un nain nomade
Il est tout petit, c’est un modèle ultra-portable, mais qui embarque un processeur G4 cadencé à 867 MHz. La mémoire cache (paramètre important pour tout ordinateur en termes de rapidité d’exécution) est portée à 256 Ko DDR SRAM L2. Il n’y a donc pas de mémoire cache de troisième niveau comme sur les autres modèles de la gamme. Les performances devraient donc s’en ressentir forcément, mais à la baisse. Le bus système de cet ordinateur est un bus cadencé à 133 MHz (comme sur le PowerMac G4 biprocesseur d’entrée de gamme) sur lequel va travailler de la mémoire vive de type DDR SDRAM PC 2100. Une nouvelle architecture intéressante mais qui ne pourra pas encore utiliser toute la puissance mise à sa disposition, comme sur les PowerMacintosh. Il faudra attendre une révolution de la carte mère généralisée sur Mac. La quantité de mémoire est donc de 256 Mo et elle se compose comme suit : une barrette soudée de 128 Mo plus une barrette de même quantité au format SO-DIMM. Cette quantité peut être porté à 640 MO, maximum pour ce nomade.
Son disque dur présente une capacité de 40 Go à la norme ATA-100 et tournant à 4200 trs/mn. Il embarque un lecteur Combo (lecteur DVD & graveur de CD-R-CD-RW) qui va lire les galettes de DVD en x8, les CD en x24, brûler les CD-R en x24 également et les CD-RW en x10. Un standard en la matière de nos jours. Au niveau de la connectique, ce PowerBook présente un connecteur Ethernet 10/100Base-T, un emplacement pour recevoir une carte AirPort (nouvelle norme « extreme » à 54 Mbps), un modem 56K/V92 et la fameuse norme standard Bluetooth 1.1 sans être obligé de rajouter une clé USB pour en bénéficier.
Voilà une machine parée pour tous travaux, même si Apple ne peut pas s’empêcher de pratiquer sa « mesquinerie locale » en bridant une machine qui coûte plus de 2200 euros au niveau de la mémoire cache par exemple. Nous sommes habitués me direz-vous, mais je n’arrive pas à avaler ce genre de pilules, on ne se refait pas…
Son écran est donc composé d’une matrice active de 12,1 pouces permettant un affichage en 1024×768 comme sur les iBook. La carte vidéo intégrée dans ce nomade est signée NVIDIA (l’un des deux fournisseurs officiels de la Pomme dorénavant), c’est le modèle GeForce4 420 GO dotée de 32 Mo de mémoire vidéo. Le tout se positionne sur un bus AGPx4 (les iBook ne sont qu’à la norme x2). Ensuite cette machine présente les caractéristiques « classiques » à savoir la vidéo miroir, la vidéo sur deux écrans simultanés, et un port VGA pour se faire. Mais la particularité de ce modèle et sa raison d’être, ce sont ses caractéristiques en termes de poids/dimension. Il pèse tout juste 2 kg (il a failli partir en couveuse dès sa naissance…), présente une épaisseur de 3 cm, une longueur de 27,7 cm et une largeur de 21,9. C’est moins qu’une feuille au format A4. Un petit bijou vendu 2280 euros tout de même, histoire de ne pas empiéter sur la gamme des iBook.
Un géant aux pieds d’aluminium
Ce modèle-là incarne le haut de gamme désormais chez Apple. C’est aussi le premier ordinateur intégrant une matrice active de 17 pouces. La résolution offerte est de 1440 x 900, un véritable bonheur pour travailler avec ses palettes envahissantes et tout et tout. Mais les différences sont nombreuses sur ce modèle par rapport à ses petits frères. Tout d’abord le processeur utilisé dans ce PowerBook est un G4 cadencé à 1 GHz. Il va être épaulé par 1 Mo de mémoire cache de niveau 3 et par un bus système présentant une fréquence de 167 MHz, comme le PowerMac G4. La quantité de mémoire vive est de 512 Mo, elle est à la norme DDR SDRAM PC 2700, elle se compose de deux barrettes non-soudées et permet de porter la quantité maximale à 1 Go. De quoi travailler à l’aise. Le média installé est un lecteur SuperDrive : gravure de DVD-R en x2, de CD-R en x8, de CD-RW en x4. On remarquera donc la gravure de DVD en vitesse double par rapport aux standards du genre.
La grande nouveauté également de ce modèle, c’est l’intégration d’un port Firewire 2 à 800 Mbps. Les périphériques commencent à être annoncés dans ce domaine, et cette norme sera au catalogue de chaque nouveau Macintosh qui sortira en 2003. Nous l’attendions cette norme haut débit x 2, elle est enfin là. La carte vidéo utilisée est une carte graphique signée NVIDIA également, modèle GeForce4 440 GO doté de 64 Mo de mémoire vidéo sur un bus AGPx4.
Quant aux mensurations, de ce bijou, de plus de 4000 euros, elles sont les suivantes : poids de 3,1 kg, longueur de 39,2 cm et largeur de 25,9 cm, quant à l’épaisseur de la bête, elle est de 2,6 cm ! Vous vous rendez compte, moins important que sur le modèle mini. Du travail d’orfèvre, comme à l’accoutumée avec cette gamme de Macintosh.
Un clavier futuriste rétro-éclairé avec détecteur de l’éclairage ambiant, c’est ce que vient de nous proposer la firme de Cupertino en livrant son dernier PowerBook G4 version 17 pouces. C’est un clavier rétro-éclairé par une fibre optique avec des touches gravées au laser. Dans des conditions de faible éclairage, par exemple, le nomade Apple va diminuer automatiquement la luminosité de l’écran et déclencher le rétro-éclairage du clavier. De même que des diodes électro-luminescentes s’activent et illuminent le clavier via un détecteur de lumière. C’est une nouveauté relativement intéressante qui pourrait se voir décliner aux autres machines nomades de la firme.
De même que la peinture a été revue, elle ne s’effrite plus selon Apple, et le titane a été remplacé par de l’aluminium. Nous avons donc assisté à une véritable mise à jour majeure de cette gamme de Macintosh, et ce, deux mois après la révision globale des nomades frappés d’une Pomme.
2003, années du nomade ?
Il semble que Steve Jobs soit tenté de prendre une option sur cette politique, du moins la sortie de deux nouveaux modèles de PowerBook G4 semble l’attester. Il est légitime de se poser cette question : pourquoi tout axer sur les nomades ? Je serais tenté de dire que cela est en grande partie dû au fait que la gamme des PowerMacintosh G4 est toujours dans l’impasse. Il faut occuper nos esprits critiques en annonçant des nouveautés qui vont écarter la question délicate du PowerMac « congelé ». En attendant de trouver une quelconque issue à ce problème dramatique pour Apple (les ventes s’effondrent quand même…) Steve préfère vendre toujours plus de Macintosh et offrir du rêve à ses adeptes. D’où cette Keynote enflammée, axée sur les portables et les applications à emporter partout avec soi. Ou bien, la firme de Cupertino s’engage tout simplement sur un front basé sur des demandes fortes en terme de mobilité et nous présente alors un nouveau visage augurant sa politique commerciale de 2003 ? Seul l’avenir tranchera et dira le pourquoi du comment. Mais pour l’instant, je trouve que cette sortie présente l’inconvénient de semer le doute dans l’esprit de l’acheteur. Il y a beaucoup d’offres dans le domaine nomade et les prix pratiqués doivent se charger de trancher pour lui. Certes… Mais la gamme des iBook semble être en danger. Non pas qu’elle disparaisse du catalogue (du moins pas encore) mais elle présente moins d’avantages, sauf pour l’entrée de gamme à budget restreint. Car le PowerBook G4 « nain » peut être connecté à un écran externe VGA et présenter l’avantage incontestable de remplacer lui aussi une machine de bureau tout en possédant la qualité nomade extrême. Il coûte le même prix que le PowerMacintosh G4 biprocesseur entrée de gamme tout de même. Et il ne présente que 200 euros de plus que l’iBook G3 800 MHz doté d’une matrice de 14,1 pouces, mais qui ne peut que donner le mode miroir s’il est connecté à un écran externe (du moins pas sans manipulation technique assez risquée). En sus vous pouvez aussi acquérir la version dotée du lecteur SuperDrive ! Effectivement, cela laisse perplexe, non ?
Quant aux PowerBook G4 version 15,2 pouces, ils sont sortis, il y a deux mois sur le marché. Ce sont de très bonnes machines (confère mon dossier sur Quel Mac acheter ?) qui vont se trouver une place de milieu de gamme naturellement.
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Je suis persuadé que la sortie du « nain » (le PowerBook G4 12,1) va changer la donne en termes d’achat. Il permet à chacun d’entre nous d’acquérir un portable performant (même si la mémoire cache L3 est absente), qui supplante les iBook tous modèles confondus. Et je pense même qu’il préfigure la mort de cette gamme, laissant au catalogue uniquement des modèles peu chers dotés du vaillant processeur G3 pour permettre de se doter d’un bon portable sans vider grandement sa bourse. Comme l’iMac Snow toujours présent et en vente sur l’AppleStore. Vous voyez le coup ?
Ainsi, nous ne verrons jamais d’iBook embarquant un processeur G4, c’est une certitude chers/chères lecteurs(trices). Du moins, c’est la mienne !