SEC : un Steve Jobs amer
En vertu de la loi américaine sur l’information, Forbes a obtenu le transcript de la déposition de Steve Jobs face aux enquêteurs de la SEC, le gendarme de la bourse US, dans le cadre de l’affaire des stock-options antidatés, une déposition recueillie dans les locaux d’Apple en mars 2008. Un document rare, car il offre une occasion assez unique de découvrir un Steve Jobs en-dehors de sa représentation habituelle de vendeur Apple.
On y lira en particulier un Jobs qui, en 2001, mendie presque un lot d’options auprès de son conseil d’administration : «Ça n’était pas vraiment pour l’argent», indique le patron d’Apple, «tout le monde aime être reconnu par ses pairs… Je sentais que le conseil ne faisait pas la même chose avec moi. J’avais cette impression que personne ne faisait attention à moi, vous savez… Je pensais pourtant que je faisais un bon boulot». Un Jobs amer, désabusé, c’est plutôt inattendu ! Il continue : «Est-ce que ça n’aurait pas été agréable si le conseil était venu me voir et m’avait dit : “Steve, nous avons ces options pour toi” sans que j’ai à suggérer ou à négocier quelque chose… Ça m’aurait aidé à me sentir mieux».
Ce qui fut toutefois demandé fut accordé, et le conseil octroya pour 7,5 millions d’actions à Steve Jobs en août 2001, mais ça n’est qu’en décembre de la même année que le conseil et Jobs finalisèrent les termes de l’accord.
Pour le reste des déclarations de Steve Jobs, elles se sont souvent limitées à des «Je ne me souviens pas» ou «Je ne m’en rappelle pas». À la fin de la déposition qui a duré trois heures, un enquêteur de la SEC s’est enquis de la santé du patron d’Apple. Celui-ci l’a remercié et a terminé par «Je vais bien. Mon corps vous remercie».
