Suivez-nous

Prospective

Aperture 2 : Apple en pose B

Plus de 2 ans après avoir réinventé l’interface du labo numérique, au plus près de la pratique des photographes, Apple a mis au point une 2e mouture beaucoup plus accessible

Boro

Publié le

 

Par

contentfooter_trial20080206.png

“Enfin !”, voire “il était temps!” diront certains. Sans aller jusque là, il n’est pas faux de constater qu’en matière de photo numérique, La Pomme aime les poses longues et les temps de développement “poussés”. A titre d’exemple, les évolutions des boîtiers réflex pro aussi incontournables que le Canon 1D Mark III, les Nikon D3 et D300 ou (pour l’instant) dans une moindre mesure le Sony Alpha 700, pourtant annoncés au mois d’août et sortis cet automne, ils n’ont vu leur format RAW particulier intégré à Core Image que dans la mise-à-jour système numérotée 10.5.2, publiée tard hier soir. Auparavant, impossible de traiter les images de son nouveau reflex avec Aperture, les logiciels du constructeurs heureusement le plus souvent de mieux et mieux finis dans leur version Mac. Quant aux amateurs qui se sont laisser tenter par les derniers Nikon ou Canon, ils devront patienter pour utiliser iPhoto, sans même parler d’Aperture…

index_workflow_two20080206.jpg

Le premier mouvement d’enthousiasme passé après l’annonce du concept à la mi-octobre 2006, les critiques avaient fusé un mois plus tard à l’égard d’Aperture première mouture, une fois plus premières boîtes ouvertes : beaucoup trop de défauts de jeunesse pour un applicatif professionnel, destiné avant tout à la simplification des flux de production. Pas mal de gourmandise en ressource, quelques limitations et surtout, beaucoup trop de bruit numérique dans la conversion de certains types de fichiers RAW. Un comble, quand le sujet en constituait précisément la profession de foi ! La Pomme avait rapidement corrigé le tir sous la pression, Adobe tout d’abord pris de court dans son propre calendrier de développement étant rapidement sorti du bois avec une première version d’évaluation de Lightroom, sa propre interprétation du concept de postproduction en photographie numérique pour les professionnels et les amateurs avancés.

output_print20080206.jpg

Lightroom rebaptisé Photoshop Lightroom par Adobe, Aperture incrémenté en version 1.5, sa première équipe de développement remerciée et désormais positionné comme une plate-forme acceptant les plug ins, les 2 logiciels se sont depuis partagé une bonne partie du marché en pleine progression de la post-production photo intégrée, depuis le deérushage jusqu’à l’impression, en passant par la retouche et la correction des images, en recréant un environnement de travail numérique au plus près des habitudes du labo argentique. Or d’autres logiciels spécialisés qui les ont précédé comme CaptureOne monté en puissance depuis. Il fallait donc qu’Apple fît évoluer son logiciel, et avec la manière : pas question pour cela d’attendre une nouvelle biennale et la Photokina de septembre 2008.

Qu’y a-t-il dans la boîte (noire) ?

Apple n’a pas bouleversé son logiciel, mais a continué à le faire évoluer en continuant d’améliorer ses défauts les plus saillants : le moteur de développement est effectivement plus rapide, et le regroupement des diverses interfaces dans une palette unique à onglets améliore notoirement l’ergonomie, la fluidité et l’intuitivité de la prise en main, pour un logiciel qui se destine rappelons-le également aux amateurs dits “avancés”. Les différentes interfaces de navigation sont désormais elles-aussi beaucoup plus naturelles, et vont dans le sens général d’une meilleure productivité. Les échanges, dans les 2 sens, avec iPhoto ont été fructueux. La vitesse de l’affichage a elle-aussi été nettement revue à la hausse.

En ce qui concerne la centaine de nouveautés annoncées, là encore le savoir-faire acquis par les équipes d’iLife, et singulièrement d’iPhoto a été mis à profit. Le regroupement par événement fait sont apparition, et Aperture 2 va même jusqu’à intégrer un navigateur iPhoto qui permet de naviguer dans les bibliothèques au sein-même du logiciel.

Un certain nombre d’outils de retouche ont également été intégrés, comme par exemple le pinceau de retouches progressif, l’outil de récupération des zones claire “brûlées” directement inspiré de la concurrence, un étalon pour le noir et des paramètres de gestion de la couleur plus fins et plus nombreux. Apple a même pensé à la correction du vignettage que l’on trouve à des degrés divers sur les zooms à des degrés divers, avec un résultat sans doute moins réussi que l’on peut voir chez le français DXO qui fait prime en la matière…

Enfin, on notera que si Aperture va sans surprise encore plus loin dans l’intégration avec .Mac, Aperture fait également un geste d’ouverture à l’égard du format DNG mis au point par Adobe… Quant au prix, il a été drastiquement revu à la baisse de pès d’un tiers, à 199 €, après une première baisse conséquente intervenue en septembre 2006 avec la version 1.5. Pour ce qui est du ticket d’entrée sur le matériel, celui-ci n’a pas bougé puisque le PowerPC G 1,25 est toujours de la partie, avec 1 Go de RAM… les configurations plus musclées étant bien entendu les bienvenues !

Aperture, pour quoi faire ?

Il est difficile de se prononcer sur les qualités du logiciel, en l’absence d’un écran et d’une imprimante véritablement calibrés. Néanmoins Apple semble avoir fait évoluer son logiciel très favorablement, à la fois dans le sens d’une plus grande accessibilité et d’une meilleure fluidité de l’interface et du worklow. Quant au prix, il est lui aussi beaucoup plus accessible, et Aperture a rejoint le positionnement tarifaire de Final Cut Express et de Logic Express au confluent des marchés prosumer et amateur passionnés qu’Apple affectionne tant.

turn_screen20080206.jpg

Steve Jobs l’a répété à de nombreuses reprises lorsqu’il a présenté Time Machine, et Apple en a tiré toutes les conséquences : la qualité des images s’améliore en même temps que les appareils photo montent en gamme. Au delà du compact et même du bridge, c’est le réflex numérique qui est désormais en pleine phase d’adoption et c’est de ce côté-là que fabricants et éditeurs vont chercher de la “valeur” : Nikon propose même son propre logiciel payant de post-prodution numérique.

Quel va être l’accueil de ce 2e tirage du labo numérique d’Apple? Ni la Pomme, ni son concurrent Adobe n’avait fait substantiellement évoluer leur logiciel depuis plus d’un an. La réponse de Santa Clara ne devrait plus tarder. Reste à savoir si Apple va réussir à drainer vers son écosystème une part conséquente des professionnels du secteur qui sont en train de basculer massivement du JPEG vers le RAW. Qu’en est-il des plug ins, qui seuls pourront faire d’Aperture une véritable plate-forme ? Une chose est sûre : Adobe a les moyens d’entrer dans une guerre des prix sur ce créneau particulier…

Aperture 2 sur l’Apple Store

Aperture 2 et ses 100 nouveautés

Version d’essai d’Aperture 2

Aperture 2 les tutoriaux vidéos