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La révolution de l’ecodesign

MacGregor

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Seuls les détenteurs d’un « permis » pouvaient décrypter les mots abscons dans les discussions passionnées ou encore s’intéresser à la dernière carte mère dotée de tous les attributs proposée par le constructeur. Mais il semblerait que cette ère purement technique soit complètement révolue. Le détonateur ? une recherche permanente de design et de simplicité, depuis quelques années. L’aspect extérieur (voire intérieur pour certains objets) vient de reprendre une place de choix dans ce monde de bits, de zéro et de câbles disgracieux. C’est en tout cas ce que semble entériner durablement la dernière édition du salon IFA (Consumer Electronics Unlimited) qui s’est déroulé à Berlin (Allemagne), les consommateurs étant fatigués et désorientés par la course sans fin à la technologie. Il faut autre chose pour relancer les ventes et attirer de nouvelles têtes : ce sera du design, et si possible, bio.

Une histoire beige

L’informatique a été jusqu’à une période récente, un monde sans couleurs, teinté d’un beige dominant et uniforme pour tous les objets posés sur nos bureaux : écrans, ordinateurs, câbles, souris, claviers, périphériques, etc. Avec un souci principal, celui de coller aux dernières innovations technologiques sans se soucier de la place que cela prenait, des matériaux utilisés et encore moins de son aspect extérieur. « Ca va vite ? », « C’est le top du top ? » ;
voilà en gros les questions que se posait l’utilisateur de base en informatique. « Ne vous inquiétez pas, ce processeur dernier-cri fait tout, même le café quand vous sifflez via un réseau WiFi » lui répondait le vendeur de micro ayant relu hâtivement ses fiches produits entre deux tartines de pain, temps partiel oblige. Vous savez, celui avec son gilet rouge sans manches ou son frère siamois doté du même gilet mais bicolore, jaune et vert.

En 1998 le nouveau patron de la Pomme décide de briser un tabou en mettant sur le marché un monobloc de couleur vert nacré de blanc : l’iMac. Il s’en suivra toute une série de déclinaisons colorées, et l’autoroute du design venait de reprendre ses droits même en informatique pour notre plus grand bonheur. Vous constaterez aujourd’hui l’avancée des travaux avec la multitude d’objets électroniques qui tentent de tirer leur épingle du jeu en adoptant des lignes plus épurées, et un design novateur. Tout le monde ne s’appelle pas Apple mais tout le monde tente sa chance, regardez les rayons de nos magasins.

Aujourd’hui nous constatons que cette priorité, celle du design, est partagée par beaucoup d’acteurs du secteur. James Kim, le président de LG Electronics Europe, a déclaré dernièrement au Monde (édition du 04/09/2007) : « Le design devient un facteur important de notre industrie. ». C’est pour cette raison que des designers milanais ont été recruté par le constructeur informatique. Ils sont à l’origine de la conception du téléphone tactile Prada ou encore des modèles Chocolate puis Shine. Chez Philips, des enceintes épurées en forme de flûte de champagne, seraient actuellement dans les cartons avant une sortie officielle. LaCie, le constructeur français de périphériques informatiques, vient de mettre à jour une nouvelle gamme de disques durs, dont un modèle est recouvert d’une pellicule d’or fin. Samsung ne cesse de rechercher la « sensualité » dans les lignes de ses produits ; à tel point qu’Apple vient de signer un partenariat jusqu’en janvier 2008 pour distribuer ses nouvelles imprimantes laser au design percutant. Bref, nous pourrions poursuivre cette litanie avec beaucoup de constructeurs…

Ce mouvement qui semble contaminer durablement le monde de l’informatique, est un peu à l’image de ce qui se produit dans d’autres secteurs, comme celui de l’automobile où ce même design serait incontournable dans le choix d’une voiture ; avant même ses « qualités » écologiques ou ses performances techniques. L’objectif est d’augmenter bien entendu les ventes et d’assurer la croissance de l’entreprise… alors si le design est primordial, il faut faire du design ! Encore faut-il se donner les moyens ; car la création originale n’est pas à la portée de tout le monde.

Une dose de bio

Les jeunes designers semblent aussi sévir dans le domaine des meubles fabriqués à base de matières recyclées. Lors du salon Maison & Objet qui s’est déroulé au Parc des Expositions de Villepinte (93) au début du mois de septembre, la nouvelle tendance décoration équitable a suscité énormément d’intérêt. De Charle Kaisin en passant par Jussi Kalliopuska, les créations exposées étaient toutes confectionnées à base de matériaux recyclés. Le message de ce salon était simple : prendre le contre-pied de l’hyperconsommation qui sévit dans nos sociétés.


Tous les secteurs d’activités humains sont en train de connaître, à des degrés divers, une révolution verte assortie de la recherche d’un design original. Dans le monde des nouvelles technologies, il semblerait que cette tendance, soit le tout dernier fruit récolté lors de la dernière session du salon allemand IFA. Du moins, son assise durable. Car ce salon qui devient annuel désormais, connaît un grand succès auprès des particuliers qui se sont rués en masse pour découvrir les nouveautés. La surface d’exposition était de 104 000 m2, il y avait 1212 exposants venant de plus de 30 pays différents. Il s’est déroulé du 29 août au 03 septembre dernier en Allemagne dans la ville de Berlin. Un événement incontournable qui a vu pour la première fois cette année, les constructeurs mettre l’accent sur le design de leurs futurs produits pour séduire le grand public. Le look, encore le look, et toujours du look !
Car les particuliers seraient visiblement mûrs pour sélectionner des produits informatiques sur le critère du design, également, et non plus seulement des caractéristiques techniques qui ne font franchement plus rêver la majorité d’entre nous. De plus, les gens ont compris que cela ne faisait pas tout d’avoir un processeur rapide ou une mémoire dernier-cri. Un objet « bio », bien pensé, qui exécute la tâche pour laquelle il a été crée (avec simplicité), semble devenir un critère de choix.

Sous-jacent à tout ce qui précède, un mouvement de fond important est en train d’essaimer dans le monde de la micro-informatique. Celui du développement durable, qui incite fortement les constructeurs à produire des appareils qui respectent l’environnement. Même si les recommandations du Groupement d’experts intercontinental sur l’évolution du climat (GIEC) ne sont pas encore imposées comme une nouvelle bible à respecter scrupuleusement, les problèmes à résoudre semblent beaucoup plus complexes que ne veulent bien le dire certains « intégristes verts » ; il n’empêche que des transformations sont à opérer. Tout de suite, car trop d’appareils électroniques contiennent des produits toxiques pour la santé humaine et pour la biomasse.

L’utilisation par Apple de matériaux nobles, comme l’aluminium ou le verre (nouvel iPhone, iPod Touch), sous la pression de Greenpeace, n’est certainement pas un hasard. Et puis, faut-il le rappeler, le conseil d’administration de la Pomme compte dans ses rangs un personnage atypique, respecté et engagé contre le réchauffement climatique : Monsieur Al Gore qui ne doit pas se gêner pour dire ce qu’il pense à son « copain » Steve Jobs autour de la même table.

La locomotive Apple ?

C’est en tout cas ce que nous pouvons constater depuis quelques années. Apple a été dans un premier temps une entreprise à contre-courant de la pensée unique, qui s’est démarquée par la conception d’un autre logiciel et d’un autre ordinateur. Puis le temps du design est venu… et la Pomme continue d’être une locomotive pour l’ensemble du secteur : Mac Pro et que l’on doit installer un disque dur, nous ne pouvons qu’être émerveillé par cette intégration poussée à son maximum, alliée à un design très agréable à l’oeil qui fait oublier la technologie « moche » par nature. Cette pratique « cupertinienne » donne des idées aux concurrents.

On peut apprécier certaines créations, ou ne pas en aimer du tout d’autres, force est de constater que beaucoup de constructeurs (et d’assembleurs…) font de gros efforts pour proposer des produits innovants dans le domaine esthétique. Quelle entreprise n’a pas aujourd’hui son ou ses designers attitrés ? Quelle entreprise ne cherche pas à sortir LE produit révolutionnaire sans OGM ? 🙂

On pourrait dire que cette revanche, celle du design sur la technologie stricto sensu, est l’arbre qui cache la forêt. Une révolution douce a commencé à se mettre en place ; celle du développement durable comme nous en parlions précédemment. La pression écologique internationale est une réalité en ce début de XXI ème siècle. Nos sociétés sont en train de changer, de nouveaux repères vont être définis : agriculture biologique, consommation de masse, constructions d’habitats modernes, énergies renouvelables, recyclage des déchets, etc. Le monde des nouvelles technologies et de la communication ne pourra pas rester inerte face à ces bouleversements et commencera lui aussi à changer en profondeur ses habitudes de production, de distribution. Cela est inéluctable et demandera peut-être moins de temps que pour les autres entreprises traditionnelles, car le domaine de l’informatique est par nature un espace changeant en perpétuel mouvement.

Apple, après avoir été justement mis à l’index par Greenpeace concernant sa politique de recyclage et l’utilisation de produits toxiques dans la fabrication de ses ordinateurs et autres périphériques, pourrait être l’entreprise la plus réactive avec des changements en profondeur concernant ses produits de demain. Ces derniers risquent d’être assurément dotés d’un « design bio » avant tout le monde, et seront susceptibles de se tailler de nouvelles parts de marché. Technologie vulgarisée au possible, dotée d’un design percutant, conçue avec des matériaux propres : le Mac de demain ?

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