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Prospective

Adobe CS3 : Interview

Les CS3 ont suscité un intérêt à la hauteur des besoins insatisfaits depuis le basculement d’Apple sur Intel. MacPlus revient sur les annonces avec Stéphanie Saissay, Senior PR Manager d’Adobe France.

Boro

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MacPlus : Adobe a présenté mondialement sa Creative Suite 3 au début du mois, sans doute avec une conviction jamais encore atteinte dans l’histoire de la société. Le communiqué de presse qui préparait les médias en amont annonçait le « plus grand lancement de son histoire dans les domaines du Web, du Design et de la Vidéo ».

Est-ce que le temps était venu pour une nouvelle phase, de prendre une nouvelle place au sein de l’industrie IT et du monde de la création ?

Adobe : Oui, tout à fait, pour plusieurs raisons : les métiers de la création ont beaucoup évolué. Dans un monde saturé de communication, la nécessité de se démarquer est primordiale. Il est important d’avoir la capacité de développer les contenus sur tous les supports aujourd’hui disponibles : du papier au mobile, en passant par le Web.

Ensuite, l’intégration des technologies issues du rachat de Macromedia nous permet aujourd’hui de concrétiser cette vision par une nouvelle offre produits complètement repensée. Enfin, nous sommes repartis d’une page blanche, avons réalisé des études dans le monde entier pour comprendre comment le travail de nos clients avait évolué, quels étaient les points de blocage et comment améliorer leur productivité.

Par ailleurs, nous avons travaillé au portage de tous nos produits sur les nouvelles plates-formes Mac Intel et Vista.

MacPlus : Est-ce que vous êtes satisfait de l’accueil reçu, après les annonces et les présentations faites en avant-première? Il semble que ce soit Photoshop Extented qui ait particulièrement retenu l’attention…

Adobe : Nous avons reçu un accueil enthousiaste dans le monde entier, de la part de nos clients, de nos partenaires et de la presse. Bien sûr, il est toujours magique de découvrir une nouvelle version de Photoshop et les retours sur le nouveau Photoshop Extended sont excellents. Mais avant tout, ce qui a impressionné nos publics c’est l’intégration entre les produits au sein des nouvelles suites Design, Web et Video. Les gains potentiels en matière de créativité et de productivité ont généré un enthousiasme immédiat.

MacPlus : Dans le même temps, la notion de “plate-forme” est récurrente dans le secteur, et chacun ambitionne de devenir “la” référence, le pivot autour duquel vont s’articuler l’ensemble des acteurs de tel ou tel domaine. Est-ce que c’est bien ainsi qu’il faut lire la déclinaison en 6 suites distinctes, destinées à chaque grande “famille” de la création?

Adobe : Chaque suite a pour objectif de couvrir l’ensemble des besoins d’un créatif dans son domaine et intègre toutes les technologies et fonctions dont il va avoir besoin pour décliner son contenu.
Il existe 4 suites principales : Creative Suite Design Premium, Creative Suite Web Premium, Creative Suite Production Premium et la Master Collection qui regroupe tous nos logiciels.
Les suites Design et Web existent aussi en versions standard.

MacPlus : Qu’est-ce qui vous a donné les moyens de cette couverture beaucoup plus générale? Le rachat et la synergie avec Macromedia, la maturation et la convergence des technologies?

Adobe : Nous avons pu réaliser une refonte des suites en profondeur et une intégration optimale grâce à la forte complémentarité des technologies Adobe et Macromedia.
La convergence des technologies est un phénomène identifié depuis plusieurs années. Aujourd’hui, il se concrétise au quotidien.
Par exemple, la vidéo, auparavant réservée à la télévision et au cinéma, se retrouve aujourd’hui le media le plus impactant, sur le web et les mobiles.

MacPlus : Si l’on regarde la déclinaison de cette Creative Suite 3, on retrouve classiquement une Suite Design et une autre pour le Web, en version Premium et Standard. Outre la Suite Master Collection dont on peut supposer qu’elle va s’adresser aux grosses agences ou aux organismes de formation, ce qui l’est moins c’est le retour d’Adobe sur le chapitre de la vidéo sur la plate-forme Macintosh.
En 2002, si ma mémoire est bonne, c’est le manque de puissance du G4 qui avait été mis en avant par Adobe pour justifier son repli ; les résultats d’Apple sur le secteur n’ont dans l’intervalle pas été si mauvais : est-ce qu’il ne s’agissait pas plutôt d’une question de confiance et de lisibilité, au vu des investissements qui sont nécessaires pour développer un applicatif professionnel comme Premiere ou Photoshop ?

Adobe : Nous revenons sur le Mac pour répondre à la forte demande de nos clients qui souhaitaient que tous les composants de notre suite vidéo soient disponibles à la fois sur les plates-formes Macintosh et Windows.
L’explosion de la vidéo sur tous les supports a considérablement modifié ce marché ces dernières années et justifie pleinement un retour sur Mac pour Adobe.
Nous souhaitons offrir des suites parfaitement intégrées et multi-plateformes. La composante vidéo est aujourd’hui indispensable.—–

MacPlus : Comment vous adressez-vous à des publics comme les designers ou les architectes qui traditionnellement travailler sur un support couché?

Adobe : Pour les spécialistes du print uniquement, nous proposons la Creative Suite 3 Design Standard qui comprend tous les outils nécessaires à cette discipline : InDesign, Photoshop, Illustrator et Acrobat 8 Professional.
Par ailleurs, le nouveau Photoshop Extended ouvre de nouvelles possibilités, notamment dans le domaine de la 3D, pour adresser les marchés tels que l’architecture, du manufacturing et de la santé.

MacPlus : Il y a une question épineuse, qui est même ressentie douloureusement par les utilisateurs européens et qui concerne le différentiel des prix pratiqués de chaque côté de l’Atlantique. Par exemple 2 199 € HT contre 1 799 USD pour la fameuse suite Design Premium… Pour une simple mise à jour de Photoshop CS 3, on est à 249 € HT pour 199 USD, toujours sans les taxes et avec un dollar qui vaut très exactement 0,75 €. Qu’est-ce qui motive une couverture de change disons, aussi confortable ?

Adobe : La taille du marché américain permet d’importantes économies d’échelles.
A contrario, l’éclatement du marché Européen entraîne d’énormes surcoûts.
Par exemple, pour un chiffre d’affaires inférieur :
– Les équipes Marketing sont 4 fois plus nombreuses pour prendre en compte la diversité des marchés européens.
– Les dépenses Marketing sont 50% plus élevées en Europe qu’aux Etats-Unis.
– Les coûts liés à la distribution sont 25% plus élevés.
– La production et le stockage des produits coûtent 5 fois plus cher
– Enfin, la localisation des logiciels de la Creative Suite coûte entre 2,5 et 3 millions de dollars par langage. Nous les localisons en 15 langages pour l’Europe.

MacPlus : Au sein des suites Design et Web, la première impression qui se dégage est que les 2 propositions s’articulent autour de 2 pôles : avec Photoshop Extended d’une part, et d’autre part avec Flash Professional, que l’on pourrait d’ailleurs appréhender davantage comme une technologie qu’une application tant elle a la capacité de s’intégrer partout, sur tous les supports.
Qu’attendez-vous des futurs supports convergents, c’est à dire qu’elle est la vision d’Adobe sur ces futurs supports intelligents (terminaux ultra mobiles, papier électronique, etc) ?

Adobe : Les suites ont pour vocation de permettre aux créatifs de gérer l’ensemble de leur flux de production, de la création à la diffusion.
Il est vrai que Photoshop et Flash jouent un rôle clé dans leurs suites respectives, car ce sont des applications utilisées par tous.
Quant à la convergence, elle est au cœur de notre démarche, puisqu’il s’agit de développer le contenu une fois et de le décliner sur tous les supports.?A titre d’exemple, la nouvelle application Adobe Device Central, présente dans toutes les suites, permet d’adapter et de tester son contenu pour les mobiles.
Par ailleurs, Flash et PDF sont des formats pivots pour la diffusion de contenu sur les nouveaux médias.

MacPlus : Vous avez justement lancé il y a quelques jours Apollo, un environnement d’exécution, indépendant des plates-formes sur lequel il va ensuite s’exécuter. Quel en a été l’accueil de la part des développeurs et est-ce que vous avez en tête ‘d’autres supports après le lancement du SDK pour Linux, allez disons au hasard des clients légers ou bien des terminaux mobiles intelligents, qui utiliseraient une version allégée de système d’exploitation bien connus ?

Adobe : Apollo a reçu un excellent accueil de la part des communautés de développeurs. Cette approche répond à une attente forte, sortir les applications internet du cadre du navigateur pour en faire de véritables applications bureautiques avec toute les fonctionnalités du poste de travail, entre autre le mode déconnecté. De nombreux partenaires s’appuient déjà sur Apollo, comme eBay par exemple.
Nous disposons déjà d’un environnement d’exécution pour les terminaux mobiles comme les téléphones portables et les PDAs, avec FlashLite. Plus de 200 millions de terminaux dans le monde aujourd’hui sont équipés de FlashLite. En raison des caractéristiques de ces terminaux, les fonctionnalités disponibles à travers Flash Lite ne sont pas identiques à ce jour avec le player Flash traditionnel sur PC, Mac, Linux ; nous proposerons la convergence de ces environnements dans le futur.