Le WiFi muselé
Le petit village de Mane, dans les Alpes-de-Haute-Provence, a servi de laboratoire à une intéressante initiative de connexion à l’Internet à haut débit pour les zones rurales. Le 19 avril dernier, l’association Internet Wireless a proposé aux habitants de cette commune de 1300 habitants de se connecter à Internet via un réseau sans fil à 11 Mbps. Mal lui en a pris : l’ l’Agence nationale des fréquences (ANF), après une courte enquête, a immédiatement infligé une amende de 229 euros à l’association, et menacé Pierre Lefort, le promoteur du projet, d’une peine de six mois de prison et d’une amende de 30 000 euros. En effet, la mise ne place de réseau sur fréquence 2,4 GHz à ciel ouvert ne peut se faire que sur un site privé après accord de l’Autorité de régulation des télécoms (ART) ou dans le cadre d’un site fermé (bâtiment) sans autorisation préalable. Les installations ont donc été démontées le 3 mai. Pourquoi l’ANF se montre-t-elle d’une telle intransigeance ? A-t-elle la volonté de ne pas laisser se créer de précédent ? Fait-elle preuve d’une omplaisance coupable à l’égard des grands opérateurs, et de France Telecom en particulier, pour éviter d’ébrécher leurs monopoles ? Ou possède-t-elle des doutes sur l’innocuité de l’utilisation des réseaux sans fils à grande échelle ?
–Le site de Provence Wireless, avec le détail des installations techniques.
–Entretien avec le responsable de Provence Wireless